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Alice et Rachel sont jumelles. Identiques. Elles ont pourtant chacune un caractère bien différent et partagent un lien mystérieux qu'elles seules comprennent. Parfois, Alice et Rachel échangent leurs identités sans que personne ne s'en rende compte. Comme un jeu qui les amuse, sans conséquences. Mais un jour, lors d'une fête foraine avec leurs amis, Rachel disparaît. Alice est morte d'inquiétude, puis terrifiée lorsqu'elle commence à voir apparaître sur son corps des blessures étranges. Et tout leur entourage pense que la disparue est Alice...
Extrait
Lorsque je rentre, les trois occupants de la pièce tournent la tête vers moi. Ma tante pince aussitôt les lèvres. Elle pourrait être belle si elle ne faisait pas la gueule en permanence. Parfois, elle s’énerve contre mon oncle, mais elle ne crie presque jamais sur Charlie. Elle est toujours restée à la maison pour s’occuper de lui, car il a besoin d’être surveillé en permanence ou presque. Quand elle peut s’échapper, ma tante travaille comme bénévole au musée de Greensburg quelques après-midi par semaine. Elle anime des visites guidées. Avant la naissance de Charlie, elle avait obtenu un diplôme d’histoire de l’art à la fac. Ma mère aussi s’intéressait à l’art, mais elle ne se contentait pas de l’étudier : elle en faisait. – Où est Alice ? demande ma tante comme si ce simple nom lui échauffait les sangs. Ma respiration est toujours sifflante. Les autres peuvent-ils l’entendre ? Je serre le singe dans ma main en m’exhortant au calme. Charlie mâche bruyamment son pop-corn, les yeux rivés sur la télévision. Je voulais l’emmener avec nous ce soir, mais ma tante a refusé. Sans raison particulière : elle a juste tendance à trop couver Charlie. – Elle n’est pas là. Ce n’est pas une question. Ma tante croise les bras sur sa poitrine. – Non, en effet. Pourquoi n’est-elle pas avec toi ? Je prends une grande inspiration avant de me lancer dans ma tirade. – Tante Sharon, oncle Jeff, écoutez-moi, s’il vous plaît. J’étais en train de faire un tour de grande roue quand Alice a disparu subitement. Je l’ai cherchée partout, mais je ne l’ai pas retrouvée. Je crois qu’il lui est arrivé quelque chose. Elle ne serait pas partie sans me prévenir. Ma tante acquiesce. – Tu as entendu, Jeff ? Mon oncle ne détache pas son regard de la télé. – Ouais. – Vous étiez avec qui ? interroge ma tante. – Nos amis Kimber, Holly et Nicholas. Ils m’ont dit qu’ils m’appelleraient s’ils la voyaient, mais ça fait plus d’une demi-heure. (Ma voix monte dans les aigus.) Vous savez bien qu’elle ne serait pas partie sans me prévenir. Vous le savez ! Ma tante enfouit son visage dans ses mains. La grosse pierre ronde de sa bague de fiançailles étincelle à côté de son alliance dans la lumière du lustre en cuivre qui éclaire le salon. – Rachel, ton oncle et moi avons eu une longue soirée. Je ne suis vraiment pas en état. Tu n’as pas la moindre idée de l’endroit où elle aurait pu aller ? – Non. C’est comme si elle s’était volatilisée. Tante Sharon, je t’en supplie. Si Alice était allée quelque part, elle me l’aurait dit. Écoute-moi ! Je crie presque à présent, et tout le monde me regarde, y compris Charlie. – Rachel, j’ai trouvé un chat, annonce mon cousin comme si cette nouvelle pouvait me rassurer. – Une chatte, précise ma tante, les yeux au plafond. Une chatte qui attend des petits. Elle est dans la cuisine. Mon oncle me dévisage. Son index posé sur le bout de son nez, il semble réfléchir. Quand mon regard croise le sien, il hausse les épaules. Il n’a pas l’air bouleversé par l’éventuelle disparition de ma sœur. – Nous l’avons appelée Linda, déclare-t-il. Je n’entends plus siffler ma respiration, mais je sens mon cœur battre beaucoup trop vite dans ma poitrine. Les cachets de Holly commencent à faire effet. Je n’aurais pas dû en prendre autant. Sans comprendre, je marmonne : – Hein ? – La chatte, précise mon oncle. Nous l’avons appelée Linda. (Cette idée semble le réjouir.) Comme la première femme de Paul McCartney. Charlie adore les Beatles. Mais, franchement, je me fiche bien de cette chatte et du nom qu’ils lui ont donné. – Attends, Jeff, intervient ma tante. Elle s’inquiète pour sa sœur. (Elle se pousse pour me faire de la place sur le canapé et me dit : ) Viens là. – Non. Il faut appeler la police. – La police ? (Ma tante me dévisage.) Allons, ma chérie. Elle a disparu depuis moins d’une heure. Que veux-tu qu’ils fassent ? Ma sœur a dix-huit ans. D’un point de vue légal, elle est majeure et libre de ses mouvements. Mais ma tante voit combien je suis perturbée. – Qu’en penses-tu, Jeff ? On va la chercher ? Mon oncle, qui s’est servi dans le saladier de pop-corn, répond, la bouche pleine : – Si Alice est capable de trafiquer le compteur de ma voiture de sport, elle peut sûrement se débrouiller seule pendant une soirée.
Citations
" Nous seul savons qui est qui. C'est comme un secret existant que nous serions les seul à connaître, et dont nul ne pourra trouver la clé aussi longtemps que nous vivrons toutes les deux. "