Extrait Ce bleu qui scintillait comme enfiévré, la peau qui se tendait sur les pommettes. — Je suis très en colère après toi, Elena. — Et à part ça, quoi de neuf ? fit-elle remarquer, sarcastique. Mais elle s'aperçut alors qu'elle était en train de caresser l'arc de l'aile de Raphaël. —Je suis immortel et tu as essayé de sauver ma vie en mettant la tienne en danger. — Stupide, hein ? S'inclinant plus près de lui, elle frotta son nez au sien. Un contact accen-tué, pensa-t-elle stupidement, c'est comme cela qu'on appelle les petits gestes que des amants ont l'un pour l'autre et qui appartiennent à leur propre langage secret Le leur, à Raphaël et à elle, s'ébauchait à peine, mais il contenait une promesse si crue, si riche que son cœur se serra dans sa poitrine, presque effrayé par la folie qui s'y exprimait. — Je ne pouvais pas te laisser être blessé. Tu m'appartiens. Une déclaration si arrogante à faire à un Archange. Il ferma les yeux, laissant tomber son front contre celui de la jeune femme. — Tu seras ma perte, Elena. Elle sourit. — Tu as besoin d'un peu d’excitation dans cette vie vieille et ennuyeuse qui est la tienne. Les yeux de l'Archange s'ouvrirent, aveuglants dans leur intensité. — Oui. C'est pourquoi tu ne mourras pas. Je m'en suis assuré, Elle était à moitié convaincue d'avoir inventé les ailes. Mais le beau balayage de minuit n'avait pas disparu lorsqu'elle vérifia du coin de l'œil. — Comment as-tu réussi à me fixer dans le dos des prothèses ailées en... (Elle marqua un temps d'arrêt.) OK, pas de douleur dans les blessures, donc, disons... Quoi, il s'est écoulé une semaine ? Non, plus. (Elle fronça les sourcils, essayant de rassembler des morceaux épars de souvenirs.) Mes os étaient cassés... dans mon dos ? L'Archange sourit de nouveau, son front toujours uni à celui d'Elena, ses ailes déployées en arc afin de leur offrir l'ombre de leur propre monde intime. — Les ailes ne sont pas des prothèses et tu as dormi un an. Elena déglutit. Cilla. Essaya de reprendre son souffle. —Les anges Transforment des vampires, pas d'autres anges. — Il y a, comment dire, une faille. — Faille ? Elle doit ressembler à une caverne géante si j'ai dés ailes. Elle s'agrippait à lui, la seule chose solide dans un univers mouvant. —Non, c'est le plus fin des trous, à peine de la taille de celui que laisse une piqûre. Tu es le premier ange à avoir été Transformé depuis que je suis en vie. —Quelle veinarde je suis, chuchota-t-elle, passant ses doigts le long de la nuque de Raphaël et se désaltérant à son soupir de plaisi Ce moment semblait hors du temps. Là, maintenant, elle était une femme, tout simplement, et il était un homme, tout simplement. Mais il en était de ce moment comme des autres, il devait passer. — Qu'est-ce que cela requiert ? — Rien que nous n'ayons jamais été capables de manipuler, bien que les anges aient essayé depuis des millénaires. (Ces yeux incroyables, surnatu-rels, la retenaient prisonnière.) La seule et unique occasion lors de laquelle un Archange peut Transformer un autre ange est quand son corps produit une substance connue sous le nom d'ambroisie. Les souvenirs défilaient comme des instantanés - la chaleur fondante, do-rée, de son baiser, la douceur délicate, l'abondante sensualité, le goût qui était en même temps une sensation erotique et une caresse murmurée. — La nourriture mythique des dieux ? — Chaque mythe contient une part de vérité. Elena ne put s'empêcher de l'embrasser de nouveau. Et son goût se précipita en elle comme une vague tumultueuse. Ce fut lui qui mit fin à leur étreinte. Tu étais très grièvement blessée, Elena. Les courbatures qui la traversaient étaient l'héritage de cette vérité. Cela ne voulait pas dire qu'elle devait l'apprécier. — Parle-moi de l'ambroisie, alors. Une demande formulée d'un ton grognon. — L'ambroisie, dit-il contre sa bouche est produite instinctivement à un seul moment de la vie d'un Archange. Images de ses ailes déchiquetées, la brûlure vivante du Feu d'Ange. — Lorsqu'il est proche de la mort ? Elle toucha, vérifia, explora, se convainquant elle-même qu'il était bien vivant. — Nous nous sommes tous trouvés proches de la mort au moins une fois. (Il secoua la tête.) Personne n'a alors été capable de mettre le doigt sur la gâchette. —Mais... —Mais, selon la légende, l'ambroisie ne se réveille que lorsque... Elle retint son souffle. — L'amour d'un Archange est véritable.
| Citations -Putain, Raphael, si je dois boire du sang, je vais sucer celui qui coule dans ton corps superbe jusqu'à ce que tu sois tout sec. [...] -Tu es plus que la bienvenue pour sucer la partie de mon corps que tu désires. |