Couleur Ketchup n'est pas un livre très connu ; je suis tombée par dessus totalement par hasard, et le synopsis m'ayant parlé, je me suis laissée tenter.
La narration est assez spéciale mais c'est ce qui fait tout le charme et la différence du livre ; c'est en effet une série de lettres que Zoé adresse à Stuart Harris, un criminel dont lequel elle se sent proche parce qu'elle le répète encore et encore : elle a commis un crime. Et c'est assez intéressant de commencer un livre dont l'on connaît la fin. Bien que cela soit un parti pris intéressant, il est parfois assez mal utilisé ou uniquement là pour combler un vide scénaristique certain, c'est en gros un effet puzzle. Il a par exemple été utilisé dans le très mauvais que j'essayais désespérément d'effacer de ma mémoire Un automne à Kyoto ou dans le très sympa La mélancolie de Haruhi Suzumiya (qui est d'ailleurs beaucoup plus cool avec cet effet que sans). Heureusement, cet effet puzzle marche à la perfection dans Couleur Ketchup.
S'il a été utilisé ce n'est pas non plus un total hasard ; sans, le livre paraîtrait assez vide parce que l'histoire n'est pas non plus un chef d'oeuvre et ne regorge pas d'évènements, pourtant j'ai vraiment passé un très bon moment devant, et c'est ça le plus important, non ?
Pour ce qui est de l'histoire elle-même, c'est avant tout une romance, et c'est rare que j'accroche à ce point-là à une romance. C'est surtout du au personnage de Zoé, qui est une excellente narratrice, mais un personnage assez agaçant par sa manière d'hésiter et d'agir. Surtout que l'hésitation n'a pas lieu d'être, étant donné qu'elle est amoureuse de l'un et pas de l'autre, et surtout que Aaron est super chouette et que Max est un peu un connard.
Enfin, ce n'est qu'un avis personnel (que l’entièreté des lecteurs partagent ou presque, donc ça doit être légèrement la vérité quand même).
Si au départ le comportement de Zoé peut se montrer agaçant, ses aventures se révèlent touchantes, et il faut dire que le cadre dans lequel elle évolue est loin d'être idéal ; elle se réfugie dans l'écriture ce qui est un comportement un peu bateau des héroïnes mais qui peut être bon lorsque c'est bien utilisé. Là, en l'occurrence, si le comportement de Zoé est agaçant (surtout parce que sa situation est digne des plus beaux harems... Oh que je suis une fille ordinaire et c'est dingue ça deux frères s'intéressent à moi en même temps) j'ai ressenti beaucoup de compassion pour elle et elle lâche quelques répliques très sympas parfois. Pour ses deux prétendants, ils sont tous les deux assez sympas dans leur genre ; Max est le gars populaire un peu connard sur les bords mais qui au fond reste un grand gamin qui a un peu peur de grandir et Aaron est juste super kewl.
Quelques scènes me pousseraient à dire de ne pas mettre le livre entre toutes les mains. De plus, le suspens est vers la fin vraiment dur à supporter, je dirais même oppressant. La fin en elle-même est encore plus dure à supporter, elle m'a vraiment brisée le cœur et je dois dire que je m'attendais à tout sauf à cela. Couleur Ketchup est dans l'ensemble un livre agréable à la lecture malgré l'absence évidente de finitions dans le scénario, et son originalité est une bonne raison pour en essayer la lecture !