Voici le donc le gros pavé sur Assassin's Creed, ça faisait longtemps que j'avais pas écrit ! .w.
(Note -> Si vous préférez, je vous laisse le lien vers la version blog qui a des images sans aucun rapport et fait donc moins grosse brique. A vous de voir !)
Je n'ai jamais joué à un seul Assassin's Creed. Ça peut être considéré comme un sacrilège, une normalité, une banalité, un fait quelconque dont le monde entier se fout, mais c'est dit. Pourquoi l'annoncer comme ça dés le départ ? Et bien, maintenant vous savez que je n'ai absolument aucune référence pour ce livre. Je ne peux donc en aucun cas dire s'il est fidèle ou non. Pour moi une bonne adaptation a besoin de choses pour en être une : il faut qu'elle fasse plaisir au fan du jeu et que l'on puisse aimer même si l'on ne connaît pas le support de base (voir même donner envie d'y jeter un œil). Du peu que j'en ai vu, Higurashi no Naku Koro Ni est un bon anime mais pas une bonne adaptation (du peu que j'en ai lu aussi). Phoenix Wright le film est incompréhensible si on n'a pas joué au jeu et laisse un gros wétéfé sur le front de ceux qui en sont fans, Layton le film est assez bon puisqu'il fait plaisir au fan du jeu et qu'une personne n'y jouant pas pourrait sûrement comprendre.
Enfin, tout ça pour dire qu'Assassin's Creed est très certainement une très bonne adaptation. Je n'ai pas la moindre idée de ce dont parle le jeu, que ce soit de la même chose que le livre, d'une histoire parallèle ou même de l'histoire d'amour de deux keunotors, je vous l'ai dit, je n'en sais rien.
Parlons de ce livre un peu plus en détail maintenant.
Renaissance parle d'Ezio, un jeune homme Italien cherchant à tout prix à se venger suite à la trahison des hommes dans lesquels il avait confiance ayant tué sa famille. Il se lance alors dans une "épique" (je cite le synopsis là, Milady et moi n'avons pas la même définition d'épique) quête aux quatre coins de l'Italie.
J'étais au départ assez réticente à l'idée de lire Renaissance. La réponse se trouve quelques lignes plus haut : ce livre est édité par Milady. Je n'ai lu que deux livres de cet éditeur, en excluant celui-ci, et je les ai tous les deux détestés. Pas juste "pas aimé" : vraiment haï à un tel point que j'aurais pu les jeter contre un mur avant de les brûler. Mais après tout, jamais deux sans trois non ? Et effectivement, Assassin's Creed est le meilleur livre édité chez Milady que j'ai pu lire jusqu'à présent. Le nœud du problème est bien entendu la fin de cette phrase.
Si, en effet, Assassin's Creed se place très haut sur l'échelle de la qualité des adaptations de jeux vidéos sur d'autres supports, ça n'en fait pas pour autant un bon livre. Je lui reconnais beaucoup de problèmes, mais je ne serai pas non plus entièrement négative, car Renaissance a d'incontestables qualités, autant au niveau du fond que de la forme.
Globalement, j'ai apprécié ma lecture. C'est principalement du à l'écriture fluide et agréable d'Oliver Bowden. Aucun problème de compréhension, mais tant que l'on est dans la forme, il y a deux énormes défauts sur lesquels on ne peut pas passer outre.
Premièrement, les mots en Italien glissés un peu partout dans le texte. En placer un de temps en temps pour rappeler que l'histoire se déroule en Italie, je veux bien ; c'est même une bonne idée, même si elle a déjà été utilisée. Mais en glisser deux par page ? Était-ce bien nécessaire ? C'est surtout au début du livre que le problème se pose, ensuite l'auteur l'oublie un peu pour notre plus grand plaisir. Vous qui lisez ceci, vous devez vous dire "mais ça doit pas être si terrible, elle aime vraiment insister sur des détails pour faire chier le monde ?". Alors certes, j'aime insister sur des détails pour faire chier le monde, pourtant là c'est véritablement un problème. Normalement, à moins que nous ne soyons des petits fifous de la life, nous ne parlons pas Italien. Il faut donc que deux fois par page nous allions voir l'index à la fin du livre, ce qui, vous me l'accorderez, casse totalement le rythme de lecture. Et encore, dans cet index, il n'y a pas tous les mots, quelques voyages sont donc totalement inutiles. Sur les vingt et une premières pages qui forment le premier chapitre, il y a une trentaine de mots italiens ! Faire d'un détail pareil un gros défaut est un peu bête, surtout dans les scènes censées être dynamiques (comme les combats. Parce qu'il y a BEAUCOUP de combats. Et ça c'est plutôt cool par contre.). On apprend plein de mots pas très polis en italien aussi, et personnellement je trouve ça assez cool.
Deuxième défaut qui m'a beaucoup plus énervée que le précédent qui était encore pardonnable ; les ellipses temporelles. Une ellipse temporelle n'est pas un défaut en soi, c'est parfois utile dans un livre pour nous éviter tout un passage à vide, nous expliquer que pendant un certain temps il ne s'est rien passé (en gros, pour ceux qui ne savent pas ce que c'est, c'est un moment que l'on ne décrit pas, que l'auteur passe volontairement. Par exemple, si un chapitre se termine et que le suivant commence par "quelques jours plus tard", c'est une ellipse temporelle.). Dans Renaissance, les ellipses temporelles sont extrêmement mal gérées. Je n'ai rien contre le principe en lui-même, c'est pour montrer l'évolution du personnage en passant des années moins intéressantes (Ezio a quand même pris douze ans en quatre cents cinquante pages), mais elles sont vraiment mal indiquées. A titre d'exemple, je prendrai une des dernières ; on se dit que le temps a un peu passé puisque la quête dans laquelle Ezio s'est lancée n'a rien à voir avec la précédente ; on avance un peu, on a confiance, et puis quelques chapitres plus loin "au fait, ça se passe huit ans plus tard ça ! Lol !". Haha. Rigolo.
Sinon, je n'ai pas grand chose à reprocher au niveau de la forme ; je vous l'ai déjà dit le style est très agréable et à part ces deux erreurs, il n'y a rien à dire.
Mais maintenant, on va s'attaquer au plus gros de l'affaire.
Mesdames et messieurs, c'est parti pour l'histoire d'Assassin's Creed.
De manière générale, l'histoire d'Ezio est plaisante à suivre, certainement parce que le personnage en question est très attachant et étonnamment bien développé.
Un souci découle de ce point fort qui est très souvent là dans les livres de ce genre qui racontent des "quêtes" (mais on y reviendra après) : il y a beaucoup trop de personnages. Si encore ils avaient tous un rôle plus ou moins important, je ne dis pas. Mais je ne sais pas si savoir que le chien de la cousine de la grand-tante de la petite amie d'Ezio s'appelle Garry est vraiment primordial (j'exagère à peine) pour notre bonne compréhension du livre. Au final, on ne s'attache assez peu à eux, à part Leonardo Da Vinci, il nous est dépeint très humainement, comme un homme un peu bordélique qui a un trop plein d'idées constant, ce qui fait que l'on se sent définitivement plus proche de lui que lorsque notre professeur d'histoire nous raconte son histoire avec des dates à connaître par coeur. J'ai beaucoup apprécié, mais à part ça, les personnages ne provoquent même pas une émotion ; même le méchant suprême ne provoque pas de "quel horrible personnage", "je suis outragée" ou même de "diantre !". Je voulais juste qu'Ezio gagne. Mais à part ça, pas d'émotions particulières pour les personnages qui ont autant de saveur qu'une aubergine (c'est que de la flotte ce truc). Dommage.
Le scénario a PLEIN d'incohérences. Principalement dues à ces ellipses temporelles citées plus haut, mais un gros défaut est présent surtout parce que le livre a été trop fidèle au support d'origine. Petite explication.
Je suppose qu'Assassin's Creed est un enchaînement de quêtes diverses qui se déroulent à une certaine durée les unes des autres. Dans un jeu vidéo, tu fais la quête, tu te bats contre ton ennemi de cette fois-ci à la fin et puis il y a un petit bout de scénario en plus entre celle-ci et la suivante, et ça passe crème. Seulement, dans un livre, ça ne peut passer comme ça. On suit les quêtes de Ezio un peu partout à travers de l'Italie, mais pourquoi ? Il n'y a pas vraiment de fil rouge, notre héros n'a aucun but. Pour prendre l'exemple d'Eragon, si l'on suit les aventures du héros éponyme c'est parce que l'on sait que tout ce qu'il fait c'est pour qu'il puisse vaincre Galbatorix, renverser l'empire, et rendre le monde meilleur. Là, pourquoi Ezio fait ça ? Par esprit de vengeance. Où ça va nous mener ? Au vu du premier tome, nulle part... Dans un très joli moment (dans le sens où il est extrêmement bien écrit et que c'est un joli clin d’œil au lecteur perdu), Ezio se demande lui-même pourquoi il continue à se battre alors qu'il n'a aucun but en particulier. J'aurais aimé plus de moments comme celui-ci, qui était une jolie surprise.
J'ai beaucoup parlé des points négatifs, mais Assassin's Creed est-il un livre médiocre pour autant ? Absolument pas ! Je vous l'ai dit, j'ai passé un joli moment dans l'ensemble. D'ailleurs, essayons de lui trouver quelques qualités pour que je n'aie pas l'air de cracher entièrement dessus ! (quand je dis "essayons" ça ne regroupe que moi en fait, étant donné que ce texte est déjà écrit à l'avance, je ne parle pas en direct avec vous là)
En dehors d'Ezio et de Leonard, s'il y avait des moments à véritablement retenir, ç'aurait été les combats. Ils sont effectivement très bien décrits, dynamiques, rapides, pas trop impossibles à imaginer (en admettant que les personnages soient quand même sacrément balèzes), et leurs fins, même si elles sont évidemment très prévisibles (hé, c'est Ezio qui gagne à la fin trololol), sont toujours très sympas, lorsque l'on voit le sens de l'honneur qu'a Ezio.
Un fil rouge nous est quand même donné : celui du Codex, et il est plutôt bien foutu. Pas beaucoup plus de réponses au début qu'à la fin, et j'imagine qu'il va prendre plus de place dans les tomes suivants. Le problème étant que la lectrice que je suis n'en avait pas grand-chose à foutre étant donné que le Codex est supposé résoudre les plus grandes interrogations de ce monde, et que, comme je l'ai dit plus haut, les enjeux sont pratiquement inexistants. La découverte de celui-ci est pourtant dans l'ensemble assez bien foutue et toujours aussi sympa à suivre.
Renaissance est donc un livre qui dans l'ensemble se lit bien, mais accumule un certain nombre de défauts quasiment impossible à ignorer. Les fans hardcore des jeux seront peut-être choqués par des changements totalement inoffensifs (personnellement, que le nom de Cristina soit Vespucci dans le jeu et Calfucci dans le livre m'importe peu), mais dans l'ensemble je pense que c'est une bonne adaptation qui saura plaire à tout le monde. Assez bon pour que je passe un bon moment pour un livre surtout porté par son écriture et son personnage principal, pas assez pour que j'achète les tomes suivants. Si je vous le conseille ? Je n'en ai pas la moindre idée. Un fan du jeu pourra peut-être y trouver son compte, celui qui n'y connait rien aussi ; mais je ne pense pas que quiconque puisse vraiment le qualifier de très bon. C'est donc à vous que revient ce choix d'une haute importance !
Ciao, amico mio ! (j'aurais pu utiliser d'autres mots rigolos appris pendant le livre tels que stronzo, miserabili pezzi di merda, luridi branco di cani bastardi ou encore figlio d'un cane, mais dans le contexte ça n'a rien à voir, et en plus ce n'est pas très poli. J'espère juste que j'ai pas fait de faute, parce que se faire corriger dans des insultes qui n'étaient destinées à personne en particulier, ce n'est pas très classe.)